Qu’est-ce
que j’entends au loin? Oui, la musique de Noël qui joue à la radio à
toute heure de la journée. Je parlais au sens figuré. J’entends des salutations
entre parents qui se sont ennuyés. J’entends les gros becs de matante Rita (cliché).
J’entends les verres qui se cognent joyeusement. Santé! Je sens les bons plats
mitonnés toute la journée… ou achetés. L’esprit des Fêtes se trouve parmi nous.
L’essentiel demeure de répandre l’amour et la joie, d’être généreux aussi. Tout
le monde a droit à une table décente le 25 décembre, les mieux nantis comme les
moins. Quel peut être le but de célébrer de si belles valeurs si l’essentiel
manque? Il fallait que je le mentionne, j’en ai fait un point d’honneur.
Cette
semaine, j’engage une réflexion sans grande prétention; le sujet nous revient à
tous les ans. Je vois deux faces du Québec dans le temps des Fêtes :
tradition et modernité. Dans ma famille, la tradition provient de nos
grands-parents, oncles, tantes et parents. Pour l’instant. Un jour, la
tradition, ce sera nous, la troisième génération. Cette même génération, étant
connectée sur le monde, où le nouveau d’hier devient le vieux de demain. Ça
passe vite les modes en 2014, encore plus quand on considère la cuisine, par le
fait-même la gastronomie, comme une religion nouvelle. Pas proprement dit, mais
au sens que quantité de chefs deviennent des stars, il y a des recettes
publiées partout, certains regardent des émissions de cuisine ou de
compétitions culinaires, bla bla bla. Le meilleur exemple c’est Ricardo avec
son petit empire média. Son gagne-pain : vendre des recettes à tous les
mois dans sa revue, son site web, etc. Il n’y a pas que lui, on a les livres de
cuisine et les blogues de recettes aussi. Même le journal 24 heures qui publie
une recette de pizza à la poutine (quoi de plus banal), rien ne me surprend sur
ce qu’ils veulent nous faire essayer. On dirait que ça fait partie d’un passage
obligé pour la notoriété. Tu as un bon restaurant? Personne ne te connaît, tu n’es
même pas allé à la télé en plus qu’on ne trouve même pas ton livre chez Costco.
J’exagère. N’empêche, il y a un fond de vérité ici.
Quelle est
la place de la tradition avec les temps qui changent? Faut-il rester dans le
registre des tourtières, dindes, marinades
et autres plats classiques? Ou bien devrions-nous essayer du nouveau, du
plus glamour?
Je crois qu’il
faut préserver et essayer. Je souhaite de tout cœur garder dans la famille les
recettes de ma grand-mère et faire perdurer ces legs dans les générations
futures. Il faut poser des questions à nos aînés, connaître le comment et le
pourquoi. Suggestion; que dites-vous de vous impliquer pour les repas des Fêtes,
si possible. Vous aurez la chance de vous rapprocher, d’échanger, d’apprendre.
Vous conserverez ainsi notre histoire que vous pourrez transmettre à vos
enfants et petits enfants, si ce n’est pas déjà fait. Tant qu’à y être, refilez
à votre tante votre dernière trouvaille tirée de l’émission culinaire de Danny
St-Pierre. Lâchez-vous lousses!
Par
ailleurs, protéger notre identité me semble important dans une mondialisation
omniprésente qui transforme nos choix de tous les jours. Je ne défends ici ni la tradition, ni la modernité. Je tente plutôt d’équilibrer. J’éprouve
de la fierté pour la culture québécoise et j’ai de l’admiration pour toutes les
cultures du monde et ses nouveautés. Sauf les Français. Je blague, je vous
adore aussi cousins! Le Père Noël ne m’apportera pas de cadeau si je ne suis
pas gentil.
Voilà pour
la tradition. Pour la modernité, je propose deux avenues, une rapide, l’autre
plus élaborée.
La voie la
plus facile vous est offerte partout. Tenez. Je reviens de l’épicerie et juste
avant de payer, j’ai été bombardé d’idées. Ricardo propose des trucs
thématiques, Louis-François Marcotte fait des stations de plats variés et
suggère de faire du nouveau avec du vieux… des plateaux de fromages. Tout le
monde connaît cela alors qu’est-ce qu’il y a d’original là dedans? Oui, c’est
original pour vendre des revues. Il s’agit d’un autre débat. Bref, plus d’une
dizaine de revues mettent de l’avant leur version du repas familial tant
attendu. Tantôt visitant les mets ethniques, tantôt en revisitant nos mets
québécois.
L’autre voie
consiste en l’exploration de ce qui se fait ailleurs. Disons découvrir par vous-même
les traditions du Noel des différents pays partageant ladite fête. Vous pouvez
encore essayer ce qui vous fait envie dans un temps de l’année tout spécial où
vos convives auront la chance de partager avec vous ce qui vous fait saliver. Je vous lance sur la piste de l'Alsace pour ses charmes, mais aussi pour ses vins et ses mets régionaux. À découvrir, pas trop dépaysant non plus.
Pour ma
part, j’ai choisi de me tourner vers le canard et l’agneau pour ma réception. J’ai
la chance d’avoir ma grand-mère, ma mère et mes tantes pour préparer nos mets
traditionnels de prédilection; le cipaille de la Gaspésie, la tourtière, les marinades,
le bouillon tomaté, la dinde, les sablés, les mokas à six faces et tout ce qui
suit. J’ai appris comment préparer le cipaille, un bon début. Je veux par
contre en savoir davantage. Question d’héritage familial. Reste les années de
pratique pour acquérir le savoir-faire!
Entre le
passé riche d’enseignements et le futur prometteur, voilà un présent savoureux
mariant tradition et modernité. Les deux aspects s’avèrent fantastiques, en
autant qu’on ne perde le premier au détriment du deuxième.
Je profite
de l’occasion pour vous proposer une solution rapide et délicieuse pour un
repas vite fait entre le boulot et le magasinage des cadeaux. Première Moisson
a concocté une gamme assez originale de tourtes et quiches. Tourte aux
champignons forestiers et fromage 1608, quiche au canard et raclette, tourte à
l’oie et champignons, pour ne nommer que ceux-là. Pour connaître les adresses d'une des 20 succursales...
La semaine
prochaine, le dossier Noël continue. Il y a de fortes chances que le magasinage
porte sur une chronique pour garnir le cellier.
Cheers,
Rémy
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