jeudi 4 décembre 2014

DOSSIER NOËL: Noël au Québec, tradition et modernité



Qu’est-ce que j’entends au loin? Oui, la musique de Noël qui joue à la radio à toute heure de la journée. Je parlais au sens figuré. J’entends des salutations entre parents qui se sont ennuyés. J’entends les gros becs de matante Rita (cliché). J’entends les verres qui se cognent joyeusement. Santé! Je sens les bons plats mitonnés toute la journée… ou achetés. L’esprit des Fêtes se trouve parmi nous. L’essentiel demeure de répandre l’amour et la joie, d’être généreux aussi. Tout le monde a droit à une table décente le 25 décembre, les mieux nantis comme les moins. Quel peut être le but de célébrer de si belles valeurs si l’essentiel manque? Il fallait que je le mentionne, j’en ai fait un point d’honneur.

Cette semaine, j’engage une réflexion sans grande prétention; le sujet nous revient à tous les ans. Je vois deux faces du Québec dans le temps des Fêtes : tradition et modernité. Dans ma famille, la tradition provient de nos grands-parents, oncles, tantes et parents. Pour l’instant. Un jour, la tradition, ce sera nous, la troisième génération. Cette même génération, étant connectée sur le monde, où le nouveau d’hier devient le vieux de demain. Ça passe vite les modes en 2014, encore plus quand on considère la cuisine, par le fait-même la gastronomie, comme une religion nouvelle. Pas proprement dit, mais au sens que quantité de chefs deviennent des stars, il y a des recettes publiées partout, certains regardent des émissions de cuisine ou de compétitions culinaires, bla bla bla. Le meilleur exemple c’est Ricardo avec son petit empire média. Son gagne-pain : vendre des recettes à tous les mois dans sa revue, son site web, etc. Il n’y a pas que lui, on a les livres de cuisine et les blogues de recettes aussi. Même le journal 24 heures qui publie une recette de pizza à la poutine (quoi de plus banal), rien ne me surprend sur ce qu’ils veulent nous faire essayer. On dirait que ça fait partie d’un passage obligé pour la notoriété. Tu as un bon restaurant? Personne ne te connaît, tu n’es même pas allé à la télé en plus qu’on ne trouve même pas ton livre chez Costco. J’exagère. N’empêche, il y a un fond de vérité ici.



Quelle est la place de la tradition avec les temps qui changent? Faut-il rester dans le registre des tourtières, dindes, marinades  et autres plats classiques? Ou bien devrions-nous essayer du nouveau, du plus glamour?

Je crois qu’il faut préserver et essayer. Je souhaite de tout cœur garder dans la famille les recettes de ma grand-mère et faire perdurer ces legs dans les générations futures. Il faut poser des questions à nos aînés, connaître le comment et le pourquoi. Suggestion; que dites-vous de vous impliquer pour les repas des Fêtes, si possible. Vous aurez la chance de vous rapprocher, d’échanger, d’apprendre. Vous conserverez ainsi notre histoire que vous pourrez transmettre à vos enfants et petits enfants, si ce n’est pas déjà fait. Tant qu’à y être, refilez à votre tante votre dernière trouvaille tirée de l’émission culinaire de Danny St-Pierre. Lâchez-vous lousses!

Par ailleurs, protéger notre identité me semble important dans une mondialisation omniprésente qui transforme nos choix de tous les jours.  Je ne défends ici ni la tradition, ni la  modernité. Je tente plutôt d’équilibrer. J’éprouve de la fierté pour la culture québécoise et j’ai de l’admiration pour toutes les cultures du monde et ses nouveautés. Sauf les Français. Je blague, je vous adore aussi cousins! Le Père Noël ne m’apportera pas de cadeau si je ne suis pas gentil.

Voilà pour la tradition. Pour la modernité, je propose deux avenues, une rapide, l’autre plus élaborée.

La voie la plus facile vous est offerte partout. Tenez. Je reviens de l’épicerie et juste avant de payer, j’ai été bombardé d’idées. Ricardo propose des trucs thématiques, Louis-François Marcotte fait des stations de plats variés et suggère de faire du nouveau avec du vieux… des plateaux de fromages. Tout le monde connaît cela alors qu’est-ce qu’il y a d’original là dedans? Oui, c’est original pour vendre des revues. Il s’agit d’un autre débat. Bref, plus d’une dizaine de revues mettent de l’avant leur version du repas familial tant attendu. Tantôt visitant les mets ethniques, tantôt en revisitant nos mets québécois.

L’autre voie consiste en l’exploration de ce qui se fait ailleurs. Disons découvrir par vous-même les traditions du Noel des différents pays partageant ladite fête. Vous pouvez encore essayer ce qui vous fait envie dans un temps de l’année tout spécial où vos convives auront la chance de partager avec vous ce qui vous fait saliver. Je vous lance sur la piste de l'Alsace pour ses charmes, mais aussi pour ses vins et ses mets régionaux. À découvrir, pas trop dépaysant non plus.

Pour ma part, j’ai choisi de me tourner vers le canard et l’agneau pour ma réception. J’ai la chance d’avoir ma grand-mère, ma mère et mes tantes pour préparer nos mets traditionnels de prédilection; le cipaille de la Gaspésie, la tourtière, les marinades, le bouillon tomaté, la dinde, les sablés, les mokas à six faces et tout ce qui suit. J’ai appris comment préparer le cipaille, un bon début. Je veux par contre en savoir davantage. Question d’héritage familial. Reste les années de pratique pour acquérir le savoir-faire!

Entre le passé riche d’enseignements et le futur prometteur, voilà un présent savoureux mariant tradition et modernité. Les deux aspects s’avèrent fantastiques, en autant qu’on ne perde le premier au détriment du deuxième.

Je profite de l’occasion pour vous proposer une solution rapide et délicieuse pour un repas vite fait entre le boulot et le magasinage des cadeaux. Première Moisson a concocté une gamme assez originale de tourtes et quiches. Tourte aux champignons forestiers et fromage 1608, quiche au canard et raclette, tourte à l’oie et champignons, pour ne nommer que ceux-là. Pour connaître les adresses d'une des 20 succursales...


La semaine prochaine, le dossier Noël continue. Il y a de fortes chances que le magasinage porte sur une chronique pour garnir le cellier.

Cheers,


Rémy


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